Chauffé à blanc
Qu’est-ce qui cause les couleurs visibles sur une pièce de fer ou d’acier chauffée puis refroidie ? Un chauffage vers 200 °C donne du jaune, puis une couleur or, brune, violette, bleue et enfin noire quand on monte à 600 °C. Ces dernières couleurs, surtout le bleu et le violet, se voient souvent sur les pièces de montres anciennes, sous forme d’un revêtement transparent et coloré. De quoi est-il fait au juste ?
Les gaz utilisés pour le traitement de l’acier à haute température oxydent les constituants, le chrome par exemple, pour former des films de surface. Ces films font interférer la lumière et donnent les couleurs que vous mentionnez.
L’épaisseur des films détermine la couleur de l’acier. Les plus fins, formés à basse température, paraissent jaunes ou couleur or. Les plus épais donnent du bleu et, finalement, du noir.
Sur un acier bien propre, ces couleurs sont très fragiles et souvent recouvertes par les oxydes de fer de la rouille. Les pièces d’horlogerie dont vous parlez ont gardé leurs couleurs intactes car, au xixe siècle, on avait l’habitude de tremper l’acier traité dans du spermaceti, ou blanc de baleine. Cela donnait une sorte de vernis transparent et protecteur… au grand dam des baleines.